• J'ai été diagnostiqué dyspraxique sévère en novembre 2008. Etant dans une classe spécialisée pour les élèves ayant des difficultés scolaires importants, ma professeur principal a jugé important que je fasse un bilan de psychomotricité.

    Comme tout enfant dyspraxique, je suis née avec ce handicap. J'ai eu un retard moteur très tôt, je n'ai marché que vers 14-15 mois environ, et à mon entrée en maternelle je ne courrais pas et ma démarche était encore incertaine. Je ne faisais jamais des nuits, toujours un besoin de la présence maternelle à mes côtés en particulier la nuit. J'ai eu des difficultés d'élocution, au début on ne l'avait pas remarqué, mes parents pensaient que c'était normal, donc pas d'inquiétudes.

    Mais mes maitresses de maternelles ont elles remarqué que j'avais un problème: en graphisme je ne savais pas reproduire telle forme pourtant très simple, je ne savais rester droite sur une ligne et quand on a commencé à écrire mes lettres étaient désordonnées, voir illisibles. 
    En CP cela a été pareil mais je n'avais aucun problème de lecture, je m'interressais à tout et je lisais sans trop de problèmes pour un début. Dans ma tête je ne me rendais pas bien compte de ce qui m'arrivais, à vrai dire je m'en fichais un peu.

    Puis j'ai changé d'école ce fut en 1999. Mes parents travaillaient dans une usine de cracottes qui suite à de nombreuses pannes beaucoup trop importantes à finalement fermé. Nous avons déménagé en Corrèze (19) j'ai donc du changer d'école.
    Le CE1 s'est passé sans trop de problèmes mais on voyait toujours les mêmes difficultés ainsi qu'en sport. Ce fut seulement au CM1 que mes parents ont demandé à me faire suivre au CMPP par une psychomotricienne. 
    Malgré de nombreux tests, rien n'a été décelé et pourtant j'ai passé le test graphique, moteur, mais ils ne trouvaient rien d'anormal.

    Comme j'avais un problème d'éllocution, mes parents ont pensé que j'avais besoin d'un appareil dentaire. Comme j'avais un écart entre les dents qui me faisait surtout zozoter, j'ai donc porté des bagues à partir du CM1 toujours et j'ai du également avoir un pique langue car je sortais trop la langue.

    Mais c'est à mon entrée au collège que les ennuis ont commencé: mes notes étaient plus catastrophiques les unes que les autres, mes profs me croyaient fénéante, sans aucune volonté car je me décourageais facilement devant l'échec. A la fin de cette année là mes professeurs ont donc décidé de me faire redoubler ma 6ème. J'ai changé de collège, passant du public au privé, mes parents pensant que dans le privé j'aurais de meilleurs résultats.
    Mais rien ne s'est arrangé: je suis passée en 5ème "au bénéfice de l'âge" car j'avais 13 ans. Si je n'avais pas redoublé déjà, j'aurais redoublé cette année là. 

    Les années ont passé puis vint la 4ème qui fut l'année décisive. A la fin de cette année mes professeurs voyaient bien que j'avais un problème. Mes difficultés scolaires étaient de plus en plus important. Il m'était désormais impossible de continuer ainsi: si je poursuivais en 3ème ou si je redoublais ma 4ème cela n'arrangerait rien.

    C'est là qu'on nous proposa deux solutions: Soit je partais en maison famillale, soit je passais en SEGPA (Section d'enseignement général professionel adapté). Comme je n'étais pas indépendante et d'autres raisons qui resteront personnelles, mes parents ont refusé la maison famillale.

    Nous avons pris contact avec Mme C. qui est responsable de la SEGPA. Je suis donc passée, mais comme la SEGPA existait depuis 1 an seulement, j'ai du revenir en 5ème, pas le choix.
    Mon intégration a été difficile: les autres élèves ne m'acceptaient pas du fait que j'étais redescendue d'une classe, j'ai eu des problèmes avec eux à cause de ça.

    Mais c'est également cette année qu'on a découvert que j'avais un don: j'étais bonne en français voir très bonne. Il était vrai que j'étais passionnée par la littérature. Bonne en orthographe mais nulle en grammaire c'est moi!^^
    Comme j'avais beaucoup plus de facilité en cette matière que les autres, Mme C. décida de me faire intégrer un cour de français en classe de 4ème normale pour m'éviter de perdre une année. Aussitôt dit aussitôt fait. 
    J'ai retrouvé Mme M. qui est une enseignante que je connais depuis longtemps avec qui j'ai tout de suite eu un bon contact la première fois. 
    J'ai été contente de la retrouver et elle de même. Les cours se sont passé assez bien, j'ai eu en tout 10 heures de français par semaine dont 4h avec elle. Cette année là j'ai prêté beaucoup plus d'attention à l'écriture, désormais grâce à de nombreux amis et autres je suis dans le projet de sortir mon premier livre, et à la fin de mon histoire je compte écrire un livre servant de témoignage à mon handicap.
    La fin de l'année arriva assez vite, je pus passer en 4ème SEGPA sans problèmes.

    Septembre 2008: L'année commence fort, un échange avec deux classes de Segpa venant de Vendée a lieu fin septembre. Comme j'obtenais toujours les "meilleurs" résultats en français, il fut décidé que je reprendrais les cours de français en 3ème cette année normalement après le retour du voyage. Ce fut une bonne surprise quand Mme C. m'annonça que Mme M. me voulait absolument dans sa classe. L'organisation n'a pas été facile car cette année nous avons un emploi du temps rempli à ras bord.

    Mais il a fallu trouver une solution car je ne voulais pas aller avec une autre prof car je garde quelque peu un mauvais souvenir de ces deux autres profs. Cela me fait sauter 4 heures de cours mais moi au fond peu m'importe, tant que je peux la voir je suis contente, car c'est un peu la seule avec qui je me sens vraiment le plus en confiance.
    Avant les vacances de la toussaint, Mme C. prend rendez vous avec ma mère. Elle pense qu'il est urgent que je fasse un bilan de psychomotricité car elle aussi remarque le problème que j'ai, et rien ne s'arrange. Nous prenons donc contact avec Mme G. sur Périgueux (24). Le bilan fut prévu pour le 9 novembre 2008 au matin.

    Le jour J approchait, je n'étais pas vraiment inquiète mais je me demandais encore ce qui allait se passer. Le bilan a duré plus de 2h, Mme G. semblait perplexe devant les résultats des tests qu'elle m'a fait passer. il y a eu d'abord un moment ou elle nous a posé quelques questions comme les premières années de ma vie etc.
    A la fin du test le résultat tombe: 

    Je suis désolé de vous annoncer ça mais Marion a une dyspraxie, sévère dans son cas.

    C'est ainsi que tout s'est écroulé, je n'ai pu m'empêcher de m'énerver et ma mère de même, car il était impossible qu'on nous l'annonce maintenant alors que j'ai déjà fait des bilans comme celui la et malgré tous les suivis que j'ai eu! Tout semblait incompréhensible. Mais la réalité était évidente: Ils n'avait pas cherché plus loin.
    Je dois donc avoir une séance de 1h une semaine sur deux le mardi soit le mercredi, en période de cours je reste à Brive, pendant les vacances on doit se déplacer jusqu'a Périgueux. Au début j'ai protesté: cela me faisait perdre une après midi, mais je ne pouvais pas prendre de retard, j'en avais déjà pris beaucoup trop.

    Les premiers jours étaient comme un brouillard, la pillule est encore dure à avaler, mais aujourd'hui j'ai décidé de me battre.

    Témoignage écrit par Marion.S 16 ans. 4ème SEGPA Collège Bossuet à Brive la Gaillarde.
     
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